Un festayre face à la police

TRIBUNAL DE DAX.  Un jeune Saint-Séverin relaxé dans une affaire l'opposant à la police dacquoiseCe qui s'est réellement passé dans la nuit du 12 au 13 août 2001 en pleine Feria de Dax, seul le prévenu, les CRS et quelques fonctionnaires de police le savent. Toujours est-il qu'un mois après cette nuit-là, Cédric Vacher, un jeune Saint-Séverin de 20 ans, a écrit au procureur de la République de Dax afin de déposer plainte pour insultes à caractère raciste. Et qu'en retour, il a reçu une convocation du Parquet pour dénonciation calomnieuse.L'histoire débute au Sablar. A proximité du podium Fun Radio. Mais déjà les versions des faits divergent. Le prévenu explique qu'il était accoudé contre un arbre lorsque, soudain, il a reçu un coup de matraque. Jean-Louis Huesca, le commissaire de police de Dax, qui s'est porté partie civile et a demandé l'euro symbolique en dédommagement, raconte lui que les hommes qu'il dirigeait sont intervenus en raison d'une échauffourée.Quoi qu'il en soit, le Saint-Séverin se retrouve au commissariat pour un contrôle d'identité. Là, il prétend non seulement avoir reçu des coups, mais aussi avoir été insulté par un policier en civil. Il repart du commissariat, retrouve ses amis et se rend finalement à l'hôpital pour y être soigné. C'est déjà le petit matin, mais la nuit est loin d'être terminée. « Je m'étais endormi sur une banquette lorsque j'ai entendu du bruit à l'extérieur », explique Cédric Vacher. Alors il sort. Dehors, on se bat. L'hôpital a fait appel à la police pour mettre un terme à une bagarre. Le prévenu poursuit : « Un policier frappait un de mes amis, alors je l'ai poussé. Ensuite le policier m'a frappé. » Si bien que Cédric Vacher repart une nouvelle fois au commissariat oú, cette fois-ci, il est placé en garde à vue.Des attitudes qui existent.  Cette version des faits ne convainc pas Sandra Lux-Barel, la substitut du procureur. Les condamnations dont a déjà fait l'objet le prévenu, l'amènent à requérir une peine avec sursis. Mais quelques minutes auparavant, le commissaire Huesca a expliqué à la barre qu'aucune insulte raciste n'avait été proférée. Et le policier d'ajouter que c'est lui-même qui avait reçu le prévenu et qu'il combat ce type d'attitude.C'est peut-être cette déclaration qui va faire basculer le jugement du tribunal. Parce que Maître Dutin, le conseil de Cédric Vacher, s'en empare. « Je suis convaincu que les policiers font très bien leur travail, explique l'avocat, mais si l'on doit combattre ce genre d'attitudes, c'est bien qu'elles existent ! » Et l'avocat d'ajouter que six témoins de son client n'ont toujours pas été entendus, avant de plaider la relaxe ou un complément d'enquête.C'est la relaxe que prononce le tribunal, déboutant du même coup la partie civile. 

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