Pas de relaxe pour les papis chasseurs d'ortolans qui ne sont pas encore sortis d'affaire
D’une " tolérance " à une autre, les 11 chasseurs landais d’ortolans qui avaient choisi de contester leur condamnation montoise devant la cour d’appel de Pau pensaient pouvoir bénéficier d’une certaine indulgence des juges. Les ultimes espoirs de ces Gascons amateurs de petits oiseaux se sont définitivement envolés hier après-midi, avec la confirmation des sanctions principales énoncées, en décembre dernier, par le tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan.N’en déplaise à leurs avocats et à la Fédération de chasse des Landes – qui réclamaient une relaxe et espéraient un revirement profitable à tous les chasseurs à la matole – ces " braconniers ", au sens de la justice, devront donc bien régler des amendes de 1 000 euros, dont 150 à 500 euros avec sursis selon les prévenus (contre 650 euros en première instance).
L’arrêt d’appel confirme aussi les contraventions délictuelles à 150 euros et les sommes de 300 et 500 euros pour les préjudices matériel et moral de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Ainsi que 500 euros au titre des frais de justice." Victimes de l’État "Seule consolation pour ces " braves papis " de 61 à 84 ans qui avaient été dénoncés par les militants de la Ligue pour la protection des oiseaux, après des repérages aériens, les retraits de permis de chasse, avec interdiction de le solliciter pendant trois mois, n’ont pas été confirmés.
Présent à Pau pour la lecture du délibéré, hier, vers 13 h 45, le vice-président de la Fédération de chasse des Landes, Jean-Luc Dufau, se plaignait une nouvelle fois d’" une injustice ", avec des " chasseurs victimes de l’État ", commentait-il au milieu d’une petite dizaine de chasseurs landais, dont l’ancien sénateur et témoin, Jean-Louis Carrère. " Par contre, nous sommes heureux de voir que le permis de chasse est conservé. Ce sont des personnes âgées, qui ont la chasse pour seul loisir ", rappelait-il.Satisfaction de la LPO"
Nous demandions une relaxe, mais nous disions aussi "Si vous choisissez de condamner, ne touchez pas aux permis de ces braves gens", la cour d’appel a coupé la poire en deux ", prolongeait depuis Bordeaux l’avocat landais des chasseurs, Me Frédéric Dutin." La cour ne valide pas la tolérance, j’en prends acte. Mais je me demande toujours pourquoi on ne poursuivait pas ces chasseurs avant 2015 ? Et ça la cour n’y répond pas ", poursuivait-il en assurant qu’il continuerait à s’en étonner et à poser la question, dès la prochaine audience de ce type, le 4 décembre, à Mont-de-Marsan." Ce n’est jamais une satisfaction de voir des personnes être condamnées.
Nous ne nous en réjouissons donc pas, mais nous notons avec intérêt que ce fantasme de dérogation et toute cette pollution autour d’une pseudo-tolérance ont été balayés ", réagissait de son côté Me François Ruffié, l’avocat de la Ligue pour la protection des oiseaux." L’autre grande satisfaction c’est qu’il n’y a plus de chasse à la matole cette année ", affirmait-il (lire ci-dessus). Les militants de LPO n’en ont, en tout cas, pas trouvé." Ce fantasme de dérogation et toute cette pollution autour d’une pseudo-tolérance ont été balayés "