Possesseur d’armes, oui, mais pas braqueur
Déclaré coupable de vol avec armes et en réunion par la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques, Samy Zagoudia, Palois de 26 ans, avait été condamné, le 6 juin 2013, à douze ans de réclusion criminelle. Contrairement à ses deux acolytes, condamnés à sept et douze ans de réclusion criminelle, il avait fait appel de cette décision.Le jeune braqueur revient donc devant la cour d’assises des Landes, au tribunal de Mont-de-Marsan. Dès ce matin et jusqu’à mardi, il devra à nouveau répondre de " vol en réunion, vols avec arme en récidive et destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes ".Les faits remontent à l’hiver 2011. Dans la nuit du 7 au 8 décembre, avec l’aide de ses compères, Samy Zagoudia aurait dérobé une Renault Clio, à Saint-Castin, à une vingtaine de kilomètres au nord de Pau. Puis, tôt le matin, peu après 6 heures, il aurait déboulé, cagoulé et ganté, dans une station-service de Saugnaq-et-Cambran, à huit kilomètres au sud de Dax, pour y emporter des cartouches de cigarettes." Donne-moi la caisse ! "Le 17 décembre 2011, peu avant 22 heures, le même scénario se reproduit dans une station-service de Montardon, dans les Pyrénées-Atlantiques. Un employé qui s’apprête à fermer boutique voit deux individus cagoulés lui pointer une arme sur le front et lui ordonner : " Donne-moi la caisse ! " Pas de caisse mais juste un fonds de monnaie de 92 euros, pas de clés de coffre… Les deux hommes rejoignent leur compère, dans la voiture, et repartent.Le surlendemain, le 19 décembre, peu avant 20 heures, c’est au tour d’un bar-tabac de Billère, toujours dans les Pyrénées-Atlantiques de se faire braquer. " Couche-toi face au sol ", ordonnent deux individus cagoulés au gérant. Le butin s’élève cette fois à 845 euros et de nombreuses cartouches de cigarettes.C’est un véhicule déclaré volé, retrouvé calciné et immatriculé en doublette parfaite, qui permet aux enquêteurs de se mettre sur la piste des braqueurs. Après des mois d’enquêtes et d’écoutes, trois individus, dont Samy Zagoudia, sont interpellés le 17 janvier 2012. À son domicile et à celui de ses parents, les policiers retrouvent une cagoule, des gants, des cartouches et surtout un revolver 22 long rifle, un fusil à crosse et canon sciés.Mis en cause par l’entourageSamy Zagoudia " reconnaît être le propriétaire " de ces armes. Mais il " nie fermement " toute participation aux trois braquages, même si " les deux autres individus, condamnés le 6 juin 2013, et des personnes proches de son entourage soutiennent le contraire ", précise l’ordonnance de mise en accusation.D’ici mardi, Samy Zagoudia devra s’expliquer sur son éventuelle participation à ces braquages, face au président et aux jurés de la cour d’assises. Et surtout face à ces deux éventuels compères qui purgent sept et douze ans de réclusion criminelle.