Maître DUTIN dans l'émission Sept à huit sur TF1
Affaire Laprie : condamné à tort ?
ENQUÊTE - La culpabilité d'Alain Laprie est apparue évidente lors de son procès pour le meurtre de sa tante. Mais quatre ans plus tard, un doute s'est installé, suffisamment pour que la justice autorise de nouvelles investigations.
Alain Laprie, 68 ans, a été condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa tante, Marie, dont il était l'unique héritier. L'homme, qui a toujours nié les faits, est incarcéré depuis trois ans. Mais fait exceptionnel, la justice vient d'accepter de lancer de nouvelles investigations dans ce dossier jugé, peut-être la fin du cauchemar pour Alain Laprie qui, pour la première fois, a accepté de s'exprimer depuis sa prison. C'est une affaire de famille où se mêlent jalousie, rumeurs et règlements de compte sur fonds de lutte pour la succession.
Le 17 mars 2004, Marie Cescon Dalcin, 88 ans, est retrouvée morte dans l'incendie de sa maison. La vieille femme vit seule à Pompignac, dans la région bordelaise, depuis la mort de son mari. À 22 h 50, les voisins sont alertés par les flammes. Vers 23 h 30, Alain, le neveu de Marie, est le premier membre de la famille à arriver sur les lieux. Il est accompagné de son beau-frère.
Marie Cescon Dalcin est morte asphyxiée. Elle porte une plaie à la tête, provoquée par une chute ou un objet contondant. Accident ou assassinat ? L'incendie est apparemment criminel. Les trois boutons de la gazinière sont ouverts au maximum, comme pour faire tout exploser. La piste d'un cambriolage qui a mal tourné est rapidement écartée. Marie porte encore ses bijoux et 800 euros d'argent liquide sont retrouvés dans la maison. Les enquêteurs se concentrent alors sur Alain Laprie, le neveu préféré de celle que tous appellent "la tatie de Pompignac". Il est officiellement le dernier à l'avoir vue en vie.