Il y a ceux qui comprennent…

Moment intéressant, mardi, devant des élèves du collège Victor-Duruy venus suivre l'audience correctionnelle de Mont-de-Marsan. Deux jeunes prévenus doivent répondre de conduite sans permis, vols aggravés et délits de fuite. Les compteurs du duo affichent déjà 14 et 15 condamnations et le binôme a encore frappé très fort. Le 23 février dernier, Adrien et Jordao partent cambrioler les locaux de l'association Rénovation, une structure de Saint-Sever spécialisée dans la prise en charge des enfants placés par la justice. Après avoir volé une première voiture, après avoir dérobé ordinateurs, téléphones portables et deux autres véhicules, le duo s'échappe en trombe en oubliant un casque. Le retour sur les lieux du délit est marqué par une sortie de route. La partie est finie. Et les deux hommes doivent désormais assumer leurs actes.Contrairement à l'immense majorité des prévenus, les délinquants de 22 et 25 ans semblent avoir mûri. « Nous étions partis sur notre lancée, nous avions envie de rigoler, c'était comme un jeu. Mais sans l'alcool il ne se serait rien passé », assure Jordao, aujourd'hui abstinent. « Avec tous les cambriolages que j'ai faits je n'ai jamais rien gagné à part de la prison », poursuit Adrien. Le ministère public savoure. « Je suis relativement heureuse des discours prononcés, qui plus est devant les jeunes, et j'invite le tribunal à être relativement sensible à leur maturité naissante », déclare la substitut du procureur, Céline Courtois. Le bâtonnier salue à son tour les propos de son client, Adrien. « Il y a des discours de circonstances qui n'abusent personne mais là on a senti du vrai. "Ne rien gagner à part de la prison" ; je crois que je vais m'en faire une jurisprudence personnelle », précise Me Frédéric Dutin. Les peines plancher de trois ans sont écartées mais la justice doit passer. Jordao échappe à la prison ferme au profit du bracelet électronique pour purger un an de prison dont neuf mois avec sursis et 18 mois de sursis avec mise à l'épreuve. Adrien s'en tire avec un an d'emprisonnement dont dix mois avec sursis et la même mise à l'épreuve. Ne dit-on pas qu'il n'est jamais trop tard ?… Et ceux qui ne comprennent pasContre-exemple, même lieu même heure, mardi. Lionel et Emmanuel doivent répondre d'évasion, de vols et de recels. Le premier n'est pas là et le second tente d'expliquer aux juges que ses 24 condamnations à l'âge de 24 ans ne sont que le fruit de « mauvaises fréquentations ». Il promet que rien n'était prémédité, qu'il voulait simplement retrouver sa mère malade. L'attitude de celui qui a escaladé les grilles du service spécialisé de l'hôpital Sainte-Anne où il avait été hospitalisé d'office suite à une tentative de suicide, avant de se rendre quelques jours plus tard, agace plus qu'autre chose. « Je vous invite à vous réinterroger sur ce qui vous amène ici pour la 24e fois », tempête le ministère public. Bilan : trois mois de prison supplémentaires. L'absent, forcément en tort, restera enfermé quatre mois de plus.Gendarmerie et police à ses troussesÀ bientôt 40 ans, dont environ la moitié passée en incarcération, Angélo a un avis bien tranché sur la question : « J'estime que j'ai fait mon temps en prison par rapport à la durée de ma vie. » Il a pourtant été condamné par le tribunal correctionnel de Dax, lundi dernier, à une 26e peine d'emprisonnement. Six mois ferme pour un vol de voiture, à Saintes le 11 octobre 2011, et une course-poursuite à Saint-Paul-lès-Dax le 5 décembre suivant.Une scène cocasse, comme le fit remarquer Jérôme Carbonell, le président du tribunal. « Ce n'est pas banal d'être poursuivi par des voitures de gendarmerie et de police. » Le prévenu avait tout d'abord été pris en chasse par une patrouille de militaires, qui avait identifié le véhicule volé stationné non loin du casino saint-paulois. « J'étais venu le déplacer pour le garer dans un lieu moins voyant, expliqua Angélo. Au début, je n'ai pas vu que j'étais suivi. » La police elle, l'avait remarqué, puisqu'une patrouille est venue à son tour prendre en chasse la voiture volée et les gendarmes. La course-poursuite s'est terminée dans un champ, avec le véhicule embourbé… Et le conducteur en fuite à travers bois.Écroué depuis pour d'autres faits, son jugement a été rendu possible grâce aux empreintes génétiques du prévenu dans l'habitacle. Un véhicule dérobé en Charente-Maritime chez un homme qui l'avait hébergé et à qui il prit également une sacoche et un chéquier. « C'est désespérant, peste Laurent Bidault, le vice-procureur. Il met à néant les efforts que peut faire la justice ainsi que les siens. Un bracelet électronique avait été évoqué afin qu'il puisse s'insérer dans la société et on le retrouve pour une affaire minable. »Moment intéressant, mardi, devant des élèves du collège Victor-Duruy venus suivre l'audience correctionnelle de Mont-de-Marsan. Deux jeunes prévenus doivent répondre de conduite sans permis, vols aggravés et délits de fuite. Les compteurs du duo affichent déjà 14 et 15 condamnations et le binôme a encore frappé très fort. Le 23 février dernier, Adrien et Jordao partent cambrioler les locaux de l'association Rénovation, une structure de Saint-Sever spécialisée dans la prise en charge des enfants placés par la justice. Après avoir volé une première voiture, après avoir dérobé ordinateurs, téléphones portables et deux autres véhicules, le duo s'échappe en trombe en oubliant un casque. Le retour sur les lieux du délit est marqué par une sortie de route. La partie est finie. Et les deux hommes doivent désormais assumer leurs actes.Contrairement à l'immense majorité des prévenus, les délinquants de 22 et 25 ans semblent avoir mûri. « Nous étions partis sur notre lancée, nous avions envie de rigoler, c'était comme un jeu. Mais sans l'alcool il ne se serait rien passé », assure Jordao, aujourd'hui abstinent. « Avec tous les cambriolages que j'ai faits je n'ai jamais rien gagné à part de la prison », poursuit Adrien. Le ministère public savoure. « Je suis relativement heureuse des discours prononcés, qui plus est devant les jeunes, et j'invite le tribunal à être relativement sensible à leur maturité naissante », déclare la substitut du procureur, Céline Courtois. Le bâtonnier salue à son tour les propos de son client, Adrien. « Il y a des discours de circonstances qui n'abusent personne mais là on a senti du vrai. "Ne rien gagner à part de la prison" ; je crois que je vais m'en faire une jurisprudence personnelle », précise Me Frédéric Dutin. Les peines plancher de trois ans sont écartées mais la justice doit passer. Jordao échappe à la prison ferme au profit du bracelet électronique pour purger un an de prison dont neuf mois avec sursis et 18 mois de sursis avec mise à l'épreuve. Adrien s'en tire avec un an d'emprisonnement dont dix mois avec sursis et la même mise à l'épreuve. Ne dit-on pas qu'il n'est jamais trop tard ?V. D. et B. F.

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