Avant d'être jugé, il s'arrête au bar

TRIBUNAL.  Un mois de prison ferme pour avoir insulté et agressé un policier lors de la correctionnelle du 7 décembre« Avant de me rendre au tribunal, je me suis arrêté au bar... » Une remarque qui résume presque à elle seule la tragi-comédie pour laquelle son auteur, un Montois de 43 ans, a été condamné hier, en correctionnelle, à quatre mois de prison dont un ferme. Un jugement accueilli la tête basse et sans aucun mouvement d'humeur par un intéressé sérieusement dégrisé. Une attitude qui, si elle n'était pas étrangère à ses trois jours passés en détention provisoire, contrastait quoi qu'il en soit avec l'agressivité dont il a fait preuve lors de la dernière audience correctionnelle. Et qui lui a donc valu cette comparution, hier, pour violence, outrage et ivresse publique. Le tout, on l'a compris, dans l'enceinte même du tribunal.En effet, ce jeudi 7 décembre, alors qu'il est convoqué devant la justice pour répondre de quelques dégradations, le prévenu, sous curatelle depuis deux ans, commence à trouver le temps long. Et se met à interrompre les avocats dans leurs plaidoiries, avant de s'asseoir au beau milieu de l'allée menant à la barre.Dix bières.  Constatant l'ébriété manifeste du prévenu, l'huissier lui fait quitter l'audience. Mais l'homme ne décolère pas et, dans la foulée, insulte les forces de l'ordre : « Bâtards de flics, je vais vous éclater... » C'est alors qu'il se jette sur un des policiers et lui assène un violent coup de poing derrière l'oreille.Des événements dont il avouera, hier, n'avoir plus aucun souvenir : « Je regrette mon geste, dit-il. Je ne sais pas ce qui m'a pris. » En revanche, il n'a pas oublié dans quel état il s'est présenté au tribunal ce jour-là. « J'avais bu dix bières et un peu d'eau-de-vie », indiquera-t-il. Soit 1,84 g d'alcool dans le sang. Un goût du malt et de la distillation pourtant incompatible avec ses médicaments quotidiens. Pour sa défense, Me Dutin plaidera une autre incompatibilité : celle de son état psychiatrique avec l'incarcération : « Il n'est pas foncièrement méchant. Regardez-le avec ses charentaises, comment voulez-vous qu'il ne devienne pas une proie pour les petits caïds de la prison ? » Sans emploi, il a, malgré tout, été placé sous mandat de dépôt à l'issue de l'audience.

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